La femme est un pin, saison d'argent
dévêtue et candide quand vient le vent
Sa sève aux chaleurs lasses, mer d'ivoire
esquisse sur son flanc d'indécents miroirs
Aux cruels rayons elle s'offre comme on danse
délie ses frais chemins, et ses foudres vertes
qu'importe au peu qu'elle porte si l'on pense
A la lumière idolâtre sur ses flancs inertes
Un arbre qui plante sa cîme avec de si grandes espérances
Dans les nuées grisantes, s'estime avec autant d'aisance
qu'il surgit dans le marbre qu'on ne peut refuser de voir
Evidente jusqu'aux baisers, mystérieuse dans l'espoir
La femme est un pin, saison de fard
aérienne quand elle surplombe la fougère
Auprès du minéral si légère
A la discrétion si rétive, en amour si avare