Les
îlots précieux de la jeunesse
ont
pour leur patrie un drapeau mouvant
que
peignent les blessures et les caresses
d'une
langue sans serments
Nus
et couchés, les mots d'hier s'abiment
a
des égards maladroits, la parole s'habille
d'une
etoffe à la trame décousue, s'affirme
la
céleste pesanteur des astres séniles
La
vibrante guerre des passions inconscientes
en
des terres inconnues, par le désir réveillée
palpite
au fond des voix qu'on plante
sur
les franges licencieuses des regards discrets
Alors
s'élève la déesse mutine des premiers ballets
de
l'espace les clameurs émues éprouvent enfin
sur
les paumes et les lèvres déposées
les
passions dont il faudra souffrir demain
Là
haut la musique donne corps à des confins de l'âme
qui
s'illuminent et réclament du temps
que
de l'enfance il s'éloigne
et
qu'il se fige à l'instant.