Sur le monde, toujours, je m'abstiens
De peser
Je m'écoule au gré du sol
J'emprunte mon corps,
pour passer
Et je passe d'une nuit à l'autre,
Mes mains effleurent le vide
Et je passe d'une nuit à l'autre,
Entre les jours immobiles
On me souffle sans me voir,
Mais c'est mon regard qu'on souffle
J'attends et je vole
Ce que le vent m'a laissé
J'oublie mon nom sur les chemins
Qui m'emmenent parfois
Qu'ils me déplacent en vain
Je n'ai jamais été là
Je suis le rêve patient
D'un dormeur éveillé
Qu'on transporte, innocent
Sur des scènes bariolées
Comme une aquarelle
Je murmure sur le papier
Sur le monde,
Je m'abstiens de peser